Définition du don d'ovocytes

Qu’est ce qu’un don ?

Quand on regarde la définition, un don est une action d’abandonner gratuitement à quelqu’un la propriété ou la jouissance de quelque chose.

Nous avons décidé d’aborder avec vous un thème qui est très souvent jugé tabou : le don d’ovocytes. 🤰🏽🤱🏻👼🏼

Le don d'ovocytes permet à une femme âgée de 18 à 37 ans, en bonne santé, de faire don de ses gamètes, de manière anonyme et gratuite, à des couples confrontés à des problématiques de fertilité ou de santé liés à la femme (ménopause précoce, risque de transmission d'une maladie héréditaire grave, suite d'un traitement lourd empêchant l'ovulation, etc.) 🌷

Du latin ovum et de l’italien uovo, le mot-racine ovo signifie oeuf.

Un ovocyte est une gamète femelle (une cellule reproductrice) qui n’est pas encore arrivé à maturité.

Cytes vient du latin cyta et du grec kyton qui signifie cavité et cellule.

Le don d'ovocytes : "Je voulais porter un enfant"

Le don en 5 étapes

Le don d’ovocytes en 5 étapes, après le prélèvement congélation des ovocytes :

Un premier rendez-vous pour s’informer et donner son consentement 📝 : l’équipe médical doit informer sur les modalités et la technique de don.

Un bilan médical 👩🏼‍⚕️ : évaluer ma fonction ovarienne, déterminer mon groupe sanguin, détecter la présence éventuelle de virus, réaliser un caryotype pour identifier les facteurs de risque de transmission d’une anomalie génétique a l’enfant.

Un entretien avec un psychologue 👨🏽‍⚕️ : échanger librement avec un psychologue ou un psychiatre du centre de don sur les raisons qui m’incitent à entreprendre cette démarche et sur ce qu’implique le don.

Une phase de stimulation des ovaires ⚖️ : une stimulation ovarienne est souvent précédée d’une ou plusieurs injections visant à mettre les ovaires au repos.

Le prélèvement des ovocytes 💉 : il se déroule en une journée à l’hôpital, 35 à 36 heures après la dernière injection. Les ovocytes sont prélevés sous échographie par voies vaginale, avec une analgésie simple, une anesthésie loco-régionale ou générale de courte durée.

Quelques chiffres : en 2016 il y a eu 746 donneuses, 968 couples ont pu recevoir un don d’ovocytes et 255 naissances ‼

La pénurie du don

Chaque année 🌷, un millier de couples sont en attente de gamètes qui demeurent indispensables dans certains cas de procréation médicalement assistée. 🤱🏻🤰🏽

Quand le don est fait, les ovocytes sont donnés à des couples qui ne peuvent pas avoir d’enfant, soit parce que la femme n’a pas naturellement d’ovocytes, soit parce que ses ovocytes présentent des anomalies, ou encore si elle a subi un traitement qui a détruit ses ovocytes. 👼🏼

En France, les donneuses 🧚🏻‍♀️ (appelées les fées) et receveuses sont accueillit dans des centres d’assistance médicale à la procréation (AMP) pour effectuer les prélèvements et les inséminations.

Après un don d’ovocytes il y à 25-30% de grossesses chez les receveuses, mais les résultats dépendent de la qualité des ovocytes et donc de l’âge de la donneuse. Plus elle est âgée, plus les chances de grossesse diminuent.

En France ou à l'étranger ?

Depuis la loi de bioéthique de 1994, le don d’ovocytes en France est réalisé uniquement de manière anonyme.👤

La donneuse d’ovocytes ne peut être rémunérée et aucune publicité incitant au don n’est autorisée. Cependant, de nombreux couples demandeurs sont incités à motiver une femme volontaire, déjà mère et âgée de moins de 36 ans, à donner ses ovocytes dans le centre où ils sont suivis, pour être pris en charge plus rapidement. Néanmoins, ils recevront de manière anonyme les ovocytes d’une autre femme. 🤱🏻

Comme les dons sont rares en France certains couples partent dans des pays étrangers pour recevoir des dons. L’Espagne est un des pays les plus sollicités pour le don d’ovocytes. Contrairement à la France, les donneuses sont rémunérées à hauteur de 1000€ et n’ont pas l’obligation d’avoir déjà eu un enfant.

Une fée pour un bébé

Apprendre à un jeune âge qu’on ne pourra jamais être parent peut être traumatisant pour un couple qui partage le désir de fonder une famille.

A 24 ans, Aude Cabrol en couple depuis deux ans commence à avoir des projets de famille quand du jour au lendemain son corps en décide autrement.

Tomber de haut

“Au départ j’ai cru être enceinte, je n’étais plus réglée. Au bout de quelques semaines et surtout d’innombrables “tests pipi” négatif je me décide à aller consulter ma gynécologue/endocrinologue.”

Après une batterie de test (prise de sang, frottis, échographie…) le verdict tombe, Aude est ménopausée. “Vous n’aurez probablement jamais d’enfants.” La jeune femme est dirigée vers un centre spécialisé pour les femmes. “On me dit non seulement que je ne peux pas avoir d’enfants, on me parle pour la première fois du don d’ovocytes, on me dit que mon corps à l’âge de 50 ans, qu’il faut prendre un traitement pour ralentir le phénomène, on me parle de toutes les maladies liées à l’âge, le coeur, les os sans parler de mon utérus !”

Mais tout d’abord le don d’ovocytes “C’est la possibilité de donner une chance aux couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants” nous raconte Aude. “C’est un peu comme le don du sang, à la place du sang il y a des ovocytes, il y a une receveuse et une donneuse, que l’on appelle souvent la fée”.

Les rendez-vous médicaux

Aude qui a du mal à digérer la pilule décide de prendre un rendez-vous dans une clinique spécialisé que lui a conseillé sa gynécologue. “Il n’y avait pas d’erreur, on me répète que je suis ménopausée”. Elle décide donc d’être dans le déni et ne comprends pas, elle se trouve pourtant en pleine forme. “Quelques mois passent les premiers symptômes se font sentir, fatigue extrème, changement d’humeur, bouffée de chaleur, bref la ménopause s’était installée et avait pris possession de mon corps”. Après plusieurs recherches sur internet, le couple reprend rendez-vous avec la gynécologue. Celle-ci leur explique tout le processus du déroulement (liste d’attente, 2 ans d’examens, passage au tribunal, le psychiatre et la fameuse donneuse).

“A ce moment-là nous ne nous sommes pas senti très soutenu, on avait l’impression d’être un cas parmi tant d’autres, qu’elle voyait ça toute la journée et que de toute façon au vue des résultats c’était voué à l’échec.” . Aude était bien évidemment en pleure en rentrant de ce rendez-vous. Et comme toute femmes en désir d’avoir des enfants, les questions se sont succédées : “Et si on y arrivait jamais? Tu me quitterais si on avait pas d’enfants ? Peut-être que c’est le destin”.

Aude et son mari avaient plusieurs rendez-vous (prise de sang, échographies spécialisées) et tout ça à 1h30 de chez eux. Pas facile lorsqu’on travaille toute la semaine. Les jours de congés y passent et l’organisation est importante.

“On pose des jours, on part à tous les rendez-vous tous les deux main dans la main, parce que à deux on est plus fort”.

Entre bon dosage d’hormones, la fatigue se fait sentir pour la jeune femme. Les vomissements arrivent, la perte de cheveux, la prise de poids également. Le temps passe et Aude arrive à l'âge de 27 ans. Ils continuent leurs examens médicaux, psychologue, tribunal et arrivent enfin à être sur liste principale.

Trouver une fée

Le dilemme pour eux après tous ces examens, trouver une donneuse. “Cela consiste à demander à une personne que nous connaissons de faire un don en notre don pour nous permettre d’avancer plus vite sur cette fameuse liste d’attente. Bien sûr ses ovules iront à une receveuse inconnue. Le don étant anonyme en France, cela permettra juste de devenir prioritaire. Cela voulait donc dire que nous devions raconter nos problèmes à nos amis et notre famille. Nous déterminons alors les personnes auxquelles nous voulions en parler (3 / 4 personnes). On explique, on laisse le temps de la réflexion et nous nous heurtons à des refus. C’est leur choix on comprends, on abandonne vite l’idée de trouver une donneuse.”

La seul option pour le couple : attendre un coup de téléphone. Mais les questions de leur entourage étaient en boucle : “ Alors ce bébé c’est pour quand ? Tu veux le mode d’emploi ? Va falloir vous y mettre vous vieillissez ! Tu le veux à 40 ans ton enfant?”. Mais également les annonces comme “Je suis enceinte, je vais avoir un petit frère ou une petite soeur !”. Aude n’arrivait malheureusement plus à être heureuse pour ses amies et s’en voulait de pas être celle qui donnerai naissance.

4 ans passent, Aude à 29 ans et toujours pas de bébé. Enfin sur liste principale après quelques années d’attentes et encore quelques une à attendre avant l’arrivée d’un enfant …

Voir plus loin que les frontières

En France, le don d’ovocytes est plus long que dans certains pays. En Espagne ou en République Tchèque l’attente pour avoir un enfant est simplement de trois mois. Tout simplement car en France, les donneuses se font rares. En 2014, 501 femmes ont fait un don d’ovocytes. Malheureusement, il faudrait environ 900 donneuses supplémentaires chaque année pour répondre aux attentes des couples, d’après l’Agence de la Biomédecine. D'où le fait que de plus en plus de couples franchissent les frontières pour voir des cliniques voisines.

C'est ce que Aude et son conjoint ont fait. Après plusieurs heures de recherches sur le sujet, lecture de procédure différentes selon le pays, les statistiques des cloniques mais surtout le prix que celles-ci demandaient, ils décident de changer de stratégie. Aujourd’hui, beaucoup de couples paient pour avoir un enfant rapidement. Les prix varient de 7 000 à 21 000 euros.

“Nous rentrons bien refroidi par le prix, nous n’avons pas une telle somme de côté ! Mais l’idée nous trotte quand même dans la tête. Les statistiques sont clairement meilleures qu’en France, ils ont de très bon taux de réussite et nous commençons à envisager la possibilité de payer pour faire un bébé ! Nous choisissons la clinique qui nous semble la plus appropriée. On remplit le dossier, on fait des heures supplémentaires, on se donnent corps et âme dans le travail, on ne part plus en voyage, on ne prend plus de vacances, on mange des pâtes tous les jours … Dans la foulée on décide de se marier comme si on voulait sceller notre force, on se dit oui pour le meilleur et pour le pire!”.

Le couple a donc 31 ans et vient de réunir la somme de 10 000 euros.

Direction l’Espagne

“Ni une ni deux, premier essai, l’ovocyte d’une fée, la semence de papa et l’attente. Le sort s’acharne aucun ovocyte n’a tenu, on me dit “ je suis désolée cela n’arrive que dans 0,8% des cas”. Mon espoir lui était à 500%.”

Le mois d'août était là, et ils recommencèrent. Le couple décident de se changer les idées et d’aller au mariage de la cousine de Aude pour profiter d’une belle journée ensoleillé, de passer une belle soirée, de surtout décompresser et de ne plus penser et stresser. Le Lundi qui suivit le mariage, Aude reçoit un coup de fil : “Ça a marché. Nous avons 12 ovocytes, mais nous ne transférons que les plus costauds, c’est à dire ceux qui vivent jusqu'à J3 ou mieux J5. On vous téléphone et vous devez être la dans la journée (il y avait 5h de route !!).”

Le Mercredi à J3 il n’en restait que 6. Vendredi que 4… et le couple partait en Espagne pour recevoir un ovocyte. Une fois arrivé sur place, le couple est équipé comme s'ils allaient recevoir une opération à coeur ouvert, comme le raconte Aude.

“Le transfert commence. Il faut compter une quinzaine de minutes et 20 minutes de repos obligatoire. Nous pleurions tous les deux de bonheur bien sûr et surtout d’espoir. A cet instant là nous n’avons même pas pensé au fait que l’on venait de dépenser 10 000 euros pour quelque chose, qui, peut être, ne marcherai pas.” Les docteurs implantent à Aude deux embryons et le couple reprend la route dans la foulée. Durant les cinq heures de routes, ils ont parlé de ce qu’il faudrait au bébé, ce qu’il faudrait changer (voitures…), quelles poussettes ils devraient acheter. Pour eux Aude était déjà enceinte.

“Je suis enceinte”

“Au 8eme jour après le transfert, je craque et décide de faire un “test pipi” - POSITIF. 9ème jour test pipi - POSITIF. 10ème jour test pipi - POSITIF. Là je décide de réveiller mon mari à 6h30 du matin pour lui annoncer la grande nouvelle. Mais on ne se réjouit pas trop vite avant la prise de sang. On continu à travailler et nous posons une semaine de vacances début Septembre et partons à Majorque se reposer et décompresser ! Au retour prise de sang/échographie et OUI j’étais bel et bien enceinte, il y en a qu’un, mais il est en pleine forme, c’est bien l’essentiel.”

Julia est née en Mai 2018 et se porte très bien.

“Aujourd’hui je suis fière de raconter notre histoire, notre parcours. Je nous félicite. Il y a eu des gros bas et bien sur un grand haut à la fin. Nous comptons ne rien cacher à notre fille, lui dire que c’est le bébé de l’espoir, que c’est notre plus beau combat, notre plus belle réussite et que nous l’aimons très fort. ”

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