LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : DOCUMENTAIRE



Recherche de témoignages

Pour notre documentaire nous cherchons activement des témoignages de femmes et d'hommes qui ont subi des violences conjugales ou des violences dans la rue.


Les témoignages sont filmés face caméra mais peuvent être à visage caché.

Nous sommes basées en région Ile de France mais nous pouvons nous déplacer.


Si cette démarche vous interesse vous pouvez nous joindre par mail ou sur instagram @to.be.upset

En France, plus de 75 000 femmes sont violées chaque année. Dans 8 cas sur 10 par un homme qu’elles connaissent.

Le viol conjugal reste un TABOU

Le viol conjugal a été reconnu en 1992. A cause d’une forte méconnaissance des droits, de la proximité avec l’agresseur et son emprise, peu de femmes portent plainte.

1 femme sur 3 est victime de violence au cours de sa vie. Les violences contre les femmes sont l’une des violations des droits humains les plus répandues dans le monde et pourtant les MOINS RECONNUES.

Selon la Banque mondiale, le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour les femmes entre 15 et 44 ans, que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis.

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1 femme sur 3 est victime de violences au cours de sa vie.

1 fille mineure est mariée de force toutes les 2 secondes.

Plus d’1 pays sur 2 ne condamne pas le viol conjugal.

Près de 5 000 femmes sont victimes de crimes d’honneur chaque année.

1,36 millions de filles et de femmes sont victimes d’exploitation sexuelle dans le monde.

Plus de 125 millions de filles et de femmes vivent avec les séquelles de mutilations génitales.

CECI N'EST PAS LE CONSENTEMENT :

- Être habillée de façon sexy

- Envoyer des nudes

- Ne pas porter de sous vêtements

- Draguer

- Dormir

- Boire de l’alcool


Une femme a le droit de mettre une jupe

Une femme a le droit de se maquiller

Une femme a le droit de sortir le soir

Une femme a le droit de refuser de parler a quelqu’un

Une femme a le droit de refuser une relation sexuelle

Une femme a le droit de dire non

- Il n’est pas normal d’avoir peur quand on se balade dans la rue.

- Il n’est pas normal de changer de rame dans un train car on se sent en danger.

- Il n’est pas normal de se faire insulter en passant devant un chantier.

- Et il n’est pas normal de se faire manipuler ou frapper !


Voici quoi dire à une victime de violences conjugales.


Nous avons discuté longuement avec une femme forte qui nous a dit que les phrases qu’elle aurait souhaité entendre lorsqu’elle était sous l’emprise de son compagnon étaient :

- Je vois ce qu’il se passe

- Je suis là pour toi

- Ce n’est pas ta faute, tu ne mérites pas ça !


Si toi aussi tu rencontres quelqu’un qui a besoin d’aide dis lui ces trois petites phrases ça pourrait lui sauver la vie !

Les violences faites aux femmes peuvent être exercées dans tous les domaines de la vie : travail, couple, famille, école, rue, milieu hospitalier, transports.

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Elles prennent la forme de violences physiques, psychologiques, économiques, administratives, verbales, et peuvent être exercées ponctuellement ou sur des périodes très longues.

- violences au sein du couple ou de la famille

- Mariage forcé

- Mutilations sexuelles féminines

- Viol et autres violences sexuelles

- Violences au travail

- Proposition et traité a des fins d’exploitations sexuelle

- Lesbophobie, biophobie et/ou transphobie

- Esclavage moderne, traite autre qu’exploitation sexuelle

Aimer sans blesser.

Aimer sans frapper.

Aimer sans violenter.

Aimer sans violer.

Aimer sans tabasser.


~ 🍑 FEMMES 🍑 ~

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Avec la limitation des sorties, décidée pour endiguer l’épidémie due au coronavirus, les violences conjugales ont augmenté

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Un système d’alerte pour les femmes victimes de violences de la part de leur conjoint sera mis en place dans les pharmacies, en cette période de confinement ce jeudi 26 mars 2020 dans la soirée.

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« En zone gendarmerie », ces violences ont augmenté de « 32 % en une semaine » et, dans la zone de la Préfecture de police de Paris, elles ont été en hausse de « 36 % en une semaine ».

Par exemple, « dans la pharmacie, au moment où la femme qui peut être battue se rend sans son mari » pour aller chercher des médicaments, il faut qu’elle « puisse donner l’alerte ».

Dans l’hypothèse où son mari serait avec elle, le ministre a évoqué la possibilité que celle-ci utilise un « code », « par exemple : masque 19 ». L’utilisation d’un code est un système déjà mis en place en Espagne

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~ 🍑 FEMMES 🍑~

On ne dis jamais je t’aime avec des poings 👊🏼 Frapper ce n’est pas aimer

Cogner ce n’est pas prouver qu’on est amoureux.

Pendant ce confinement on pense très fort aux femmes qui sont en danger et qui ont besoin d’aide !

Si vous vous sentez en danger VOUS ET VOTRE ENFANT, appelez le numéro d’urgence 3919 !

⚠️ SOLIDAIRES LES UNES ENVERS LES AUTRES ⚠️

⚠️ SOLIDAIRE LES UNE ENVERS LES AUTRES ⚠️

⚠️ TON COMBAT EST NOTRE COMBAT ⚠️

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Une pensée aux femmes et enfants qui doivent rester avec leurs conjoints qui les bats. Personne ne devrait rester dans ces conditions. Personne ne devrait vous interdir de sortir...

Si vous vous sentez en danger VOUS ET VOTRE ENFANT, appelez le numéro d’urgence 3919 ! •

Vous avez peur d’appeler ??

💪🏼

Si vous tombez sur ce post, n’hésitez pas à nous écrire. Nous vous aiderons.

💪🏼

⚠️ REAGISSEZ ! ⚠️

Derrière le collage de street, se trouvent femmes et hommes qui militent de part leur mots contre les violences faites aux femmes.

Aujourd’hui, les femmes sont indépendantes, révoltantes et manifestes pour des faits qui ne devraient exister.

Beaucoup d’entres nous meurent sous les coups de leurs conjoints. Mais aussi sont violes, agressés par les hommes. Mais également les hommes sont agressé et violés par des femmes.

▪️Beaucoup d’hommes se rebellent contre cet état d’esprit.

▪️Beaucoup d’hommes ne comprennent pas notre combat, chaque jour contre ces faits.

Je m’adresse maintenant à toi homme qui regarde cette publication : imagine juste l’inverse un court instant. Imagine que t’es amis se fassent siffler dans la rue car tu portes un marcel et un short. Imagine que ton meilleur copain t’appelle car sa femme vient de le frapper à mort presque. Comment réagirais-tu? ⁉️

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Alors réfléchissez avant de ne rien comprendre aux femmes qui militent tous les jours contre ça.

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Réfléchissez avant de battre votre femme ou de violer une femme. Elle a autant de DROITS que toi! Elle n’est pas minoritaire à toi, elle n’est pas moins interessante que toi et elle est ENCORE moins bête que toi.

Un caprice de plus, une colère de plus.

Manon.P, victime de violences de son ex-conjoint

Explique-nous ta situation à l’époque avant les violences ?

Avant de connaître les violences j’avais 18 ans, je sortais du lycée. J’étais plutôt une jeune fille pleine de vie, sportive et entourée d’ami(e)s. Une jeune fille ouverte, souriante... La voie scolaire que j’avais emprunté ne me plaisait plus, j’ai donc arrêté pour prendre une autre voix qui était auxiliaire de puériculture.


Comment as-tu rencontré cet homme ?

Cet homme... c’était au mois d’avril... C’était l’ami de mon frère. Nous avons commencé à discuter et apprendre à se connaître. Il a quand même informé mon frère de la situation.


Comment ça se passait avec lui au début?

Au début tout s’est très bien passé. Nous passions tout notre temps ensemble, mais je continuais à sortir avec mes amies. Il était gentil, à l’écoute, attentionné, présent...


À quel moment il a commencé à avoir un comportement violent/bizarre ?

La toute première fois je me rappel très bien. Je suis allée rejoindre une amie dans un bar, il m’avait informé qu’il n’était pas pour que j’y aille. Mais je ne l’ai pas «écouté ». Et là, il passe devant le bar en voiture (avec un ami) et deux minutes après je le vois rentrer dans ce bar, m’attraper et me mettre dans la voiture. Je n’ai rien dis... J’aurais dû.


Avait-il des excès de colère ?

Il a commencé les excès de colère quand la relation a commencé à durer dans le temps. Je n’avais plus le droit de parler à mes amis. Je sortais beaucoup moins avec mes amies jusqu’à ne plus les voir. Mais les excès ont vraiment commencé quand nous avons aménagé ensemble.


Y-avait-il des facteurs pour qu’il se mette en colère (alcool, drogue) ?

A l’époque il fumait de la drogue, beaucoup, en journée et en soirée..


Quels sont les violences que tu as subies ?

Ça a commencé par les violences verbales, psychologique. Puis les violences sociales aussi je ne pouvais voir que ma famille et ses ami(e)s. Les violences physiques et le harcèlement...

Si je sortais avec mes amies j’étais "une pute", "une merde"... Parfois pour des raisons encore inconnu, il regardait la télévision sur le canapé et je devais rester par terre. Il ramenait des amies à la maison et je ne devais pas rester avec eux ou me mêler à la conversation. Ou encore, je devais rester à la maison ne pas sortir en sachant qu’il fricotait avec d’autres filles. Ou bien, il partait le soir pour aller voir des copains et en partant il me prenait le câble de la télévision avec la télécommande. Il faisait venir ses amis pour des soirées jeux vidéos et je devais rester dans la chambre...

Puis il a commencé par les pincements (de tous petits bleus) mais c’était surtout très verbale et psychologique jusqu’à mon accouchement. Là, il a passé un niveau supérieur…

Je me rappel de cette fois, ou sur une colère, pendant que je faisais du riz, il est venu, a renversé la casserole au sol et m'a forcé à nettoyer. Il m’a collé au sol la tête dans l’eau et le riz. Je lui ai tenu tête, il est revenu avec la serpillère pour « nettoyer » et me la mettre en plein visage.

Ça m’a valu quelques jours d’ITT (Incapacité Totale de Travail) et de belles marques au niveau du cou.

Après ça je suis partie quelques jours chez mes parents mais avec l’intimidation, j’ai fini par revenir avec notre fille.

Puis il y a eu le jour fatidique un mois et demi après.


Comment arrivais-tu as gérer cette violence ?

Je pense que je n’étais plus moi. J’étais éloignée de tout le monde, de mon ancien monde. J’ai essayé d’en parler aux peu d’amies qu’il me restait, mais personne ne me croyait vraiment. Personne ne le croyait capable de faire ça.

J’étais l’ombre de moi-même. J’étais forte pour ma fille. Je ne cherchais plus à répondre à ses attaques. Je me relevais et demain était un autre jour.


Comment justifiait-il cette violence ?

C’était toujours de ma faute selon lui. Ou quelque chose ne lui plaisait pas, ou j'avais mal fait ceci, ou mon comportement ne lui avait pas plu, ou je n’avais pas écouté...


Y avait-il des moments précis ou récurrents où il te faisait mal ?

Tous les jours !! Si ce n’étais pas physique, c’était psychologique. Déjà j’avais mal, mon ancien moi me manquait.

J’avais une vie sociale mais avec sa famille, ses amies... Tout tournait autour de lui.

Je ne peux pas dire ce qui faisait le plus mal.

Mais j’ai commencé à me poser des questions sur moi-même. (Peut-être avait-il raison ? Suis-je une moins que rien ? Je ne mérite pas mieux ?)


T’as-t-il éloigné de ta famille et amis ?

Comment as-t-il fait ?

Mes amis oui.

Je ne voyais plus personne mise a part mon meilleur ami mais c’était aussi un ami à lui. Il était impossible de m’éloigner de ma famille, car elle faisait énormément pour nous.

Il a commencé par m’interdire de parler à mes amis garçons, puis ne plus sortir avec mes copines. Puis les amis qu’il me restait quand je leur parlais de la situation, ils ne me croyaient pas (pour eux j’exagérais). Ils ont fini par me tourner le dos d’eux même. Je n’étais plus moi, donc plus l’amie qu’ils avaient connu.


Quelle emprise avait-il ?

Il avait une emprise totale, au point de ne plus pouvoir penser ou agir par moi-même. Il utilisait toutes mes faiblesses pour mieux me rabaisser, il avait un contrôle sur tout (mes pensées, mes idées, ma façon de voir les choses...).


En as-tu parlé à quelqu’un ?

Si oui, à qui ?

J’ai toujours essayé d’en parler à des amis, mais je n’étais pas écouté ou à moitié. J’ai pourtant déposé des mains courantes mais rien n’y a fait.


Comment as tu fait pour sortir de son emprise ?

Je n’ai pas vraiment choisi d’en sortir, c’est plutôt la suite des choses qui a fait que j’en sois sortie. Mais ça a été long, très long. Même quelques années après l’avoir quitté, il avait, quand même, malgré tout cette emprise.


As-tu fait appel à une association ?

Non ! Je pense, et ça reste mon avis, que quand une femme subit ce genre de choses elle ressent énormément de honte envers elle-même. Il faut beaucoup de courage pour arriver à pousser la porte d’une association de peur d’être jugée.

J’en parlais à mes amis mais comme eux ne me croyaient pas, ma famille ne faisait rien , ne me disait rien non plus, mes plaintes et mains courantes ne donnaient rien non plus, pourquoi une association m’aiderait !? C’était mon point de vue à l’époque.

C’était toujours de ma faute. Ou quelque chose ne lui plaisait pas, ou j'avais mal fait ceci, ou mon comportement ne lui avait pas plu, ou je n’avais pas écouté...


Manon.P, victime de violences de son ex-conjoint

Le jour où tout a basculé ...

Trois côtes cassées, pancréas perforés, hémorragie interne, des hématomes internes et reins qui ont aussi pris un sacré choc.


Manon.P, victime de violences de son ex-conjoint

C’était une journée de février.. tout avait plutôt bien commencé. Nous étions tous les trois à la maison. Je fais par à ma maman par téléphone que je ne suis plus joignable cause de chargeur. Dans l’après midi elle décide donc d’aller m’en acheter un. Vu la situation, elle savait qu’il fallait que je sois joignable. Cet après-midi-là, il avait décidé d’aller voir ses copains, mais à cette époque-là il n’avait plus de permis il voulait emprunter ma voiture, ce que j'ai refusé catégoriquement.


Et c’est là que tout commence…


Il est donc énervé, un caprice de plus, une colère de plus. Entre temps ma maman essayait de le joindre sur son téléphone pour avoir des renseignements pour mon téléphone. Un appel, 2 appels, 3 appels. 1 message, 2 messages.. il ne voulait pas lui répondre. Et là, on sonne à l’interphone. Ma maman. Je sors vite à la fenêtre pour lui dire de ne surtout pas monter. Il faut savoir qu’à cette époque, ma maman était très présente pour moi, pour nous. Elle était très investie. Donc je referme la fenêtre, et là il a osé dire la chose à ne pas me dire. Ce n’était plus moi la pute mais MA maman. De là éclate une dispute, il insiste pour voir ses amis, je continue à refuser de lui prêter ma voiture. Ce n’était pas pour l’embêter, il n’avait plus de permis.


La dispute augmente et je ne saurais vous dire pourquoi je me retrouve au sol (il y a encore beaucoup de trous noirs) il continue à dire des insultes sur ma mère et je vois rouge j’ose lui répondre. Certes je ne suis pas fière de ce que j’ai dis. Si je ne l’avais pas dis, il ne se serait peut-être pas passé cette suite là. Je lui ai dit « fils de pute » et là en un quart de seconde j’ai vu son regard noir et j’ai compris que c’était fini pour moi. J’étais toujours au sol et j’ai vu un coup de pied arriver, puis un deuxième. Le souffle coupé je lui dis que je n’arrive plus à respirer, d’un calme olympien, il me dit donc de m’assoir. Et là il claque la porte et s’en va, un ami l’attendait en bas. A ce moment-là ma fille était dans la chambre pour la sieste. Je rampe jusqu’à mon téléphone, j’essaye de l’allumer en appelant ma mère, il fallait qu’elle vienne.

Elle est arrivée avec la police et une amie à elle. Je prépare des sacs, je prends le strict minimum mais le plus important pour mon bébé. La police prend, en quelques lignes, ma déposition et s’en va. Nous partons déposer ma fille au près de mon père pour que ma maman m’amène aux urgences (polyclinique) après l’attente, résultat : trois côtes cassées.

Après une nuit de repos je vais déposer plainte au commissariat de police. Je rentre et m’allonge au près de mon bébé. Arrive le diner, impossible de manger. Après chaque bouchés, une douleur insurmontable au niveau du ventre. Ma maman appel donc l’ambulance qui m’amènera aux urgences de l’hôpital. Une attente interminable, mon état s’empirait, mais je devais « attendre » comme tout le monde. Ma maman prend donc la décision de me prendre et de m’amener au même endroit que la veille, la polyclinique.


J’ai tout de suite été prise en charge à mon arrivée. Mais c’est encore avec des trous noirs que je vais vous raconter la suite. Je me sentais partir. Les infirmières annonce à ma mère qu’il faut aller me chercher des affaires, je me rappelle réclamer ma fille.. mais tout ce dont je me rappel c’est qu’après le retour de ma maman je sens que l’on m’appelle, j’entends mon prénom de loin je sens qu’on essaye de me réveiller. Mais je pars.. pour me réveiller le lendemain dans une chambre en soin intensif. Je comprends tout de suite que j’ai essayer de lutter, mais mon corps était arrivé à bout. Le résultat de ces deux coups de pied : trois côtes cassées qui avaient perforés mon pancréas, je faisais une hémorragie interne depuis la veille. Des hématomes internes un peu partout au niveau du dos. Mes reins ont aussi pris un sacré choc.


As-tu fuis du foyer ? Ou es-tu allée ?

La première fois où il a vraiment été violent oui, comme dit plus haut, je suis allée quelques jours chez mes parents avec mon bébé âgé à l’époque d’un mois.

La deuxième fois j’ai fuis au début pour quelques jours encore chez mes parents avec cette fois mon bébé âgé de 3 mois. Mais rien ne s’est passé comme prévu.


As-t-il essayé de te retrouver et comment ?

Oui ! à chaque fois j’étais harcelée, mais harcelée de "je t’aime" et de promesses. Des paroles qui n’ont jamais duré longtemps.


Après être sortie de la relation toxique, qu’à tu fais ?

J’ai mis énormément de temps à en sortir voir même quelques années. Mais quand j’ai vraiment compris la situation, je me suis mise des œillères. Tout ce qu’il pouvait dire ou faire pour m’attirer dans son filet ne marchait plus. A l’inverse quand il continuait à m’insulter, me rabaisser (oui, parce qu’il continue toujours aujourd’hui.. 8 ans après), là j’avais mal. Ses mots, à ce jour, sont toujours dans ma tête. C’est peut-être moche de dire cela, mais j’ai surtout appris à vivre avec, en quelque sorte, c’est un peu ma force, certes ça m’atteint forcément ce n’est pas génial d’entendre ce genre de choses, être rabaissée. Mais j’ai cette facilité à pleurer sur le coup et c’est fini. Je sais qu’il ne me touchera plus.


En as-tu parlé à quelqu’un après coup ?

Non, même avec ma famille qui a vécu tout cela avec moi, non. C’est tabou !!

Je suis restée longtemps dans le déni, quelques années, pour finir par accepter. Mais je n’en parle toujours pas. Oui j’ai vécu des violences conjugales, point, ça s’arrête là.


As-tu eu du stress post-traumatique ?

Bien sûr et il est toujours là où que je sois où que j’aille, ce stress est devenu mon compagnon au quotidien. Je revois sans cesse ce coup de pied, cette phrase « je n’arrive plus à respirer » et ce qui me choquera toujours c’est qu’avec son calme, il m’a répondu assis toi. Pour finalement partir en me laissant seule et blessée avec mon bébé. Cette scène je la revivrais toujours, ça ne partira pas c’est ancré en moi et ce qui a suivi aussi. Après ça me retrouvant seule avec mon bébé, j’appelle ma maman qui finit par arriver avec la police. On rassemble des affaires, ils prennent en quelques ligne ma déposition et je pars avec ma maman, d’abord poser mon enfant au domicile de mes parents puis je file aux urgences, pour en ressortir avec 3 côtes cassées. La nuit se passe et le lendemain j'ai de fortes douleurs au ventre. L’ambulance vient pour m’amener à l’hôpital.. Après quelques heures d’attente, ma maman décide de m’emmener à la clinique qui m’avait vu la veille pour mes côtes cassées. On s’occupe de moi.. c’est tout ce dont je me rappelle, j’entends crier mon prénom et je me réveille le lendemain en soins intensif. Branché, perfusé, c'est assez perturbant. Le verdict est là : 3 côtes cassées, une hémorragie interne, le pancréas perforé, des hématomes interne un peu partout. Tous les jours des scanners et prises de sang pour voir l’évolution. J’y resterais 5 jours.. 5 jours interminables sans voir mon bébé tout juste âgé de 3 mois. Quelques visites (ma maman, un de mes frères, un ami..) après ces 5 jours je suis transférée en chambre « normal », dans un autre service. J'ai enfin pu revoir mon enfant. Et recevoir de vraies visites. Entre les amis, la famille, et les curieux, qui veulent savoir ce qu’il m’était arrivée. Jamais, je dis bien jamais on ne m’a parlé de ce qu’il m’était arrivée, c’était le sujet dont il ne fallait pas parler. Ni ma famille, ni mes amis, ni les soignants.. personne, c’était comme si j’y étais pour tout autre chose. Un psy est venu, s’est vaguement présenté, il s’est assis à côté de moi et a attendu que je parle.. assez perturbant comme situation. Je n’ai rien dis. Il est ressorti, a fait son compte rendu et hop dans le dossier. Mais au bout de 15 jours j’ai pu rentrer. Une plainte a bien sûr été déposée et il est passé en jugement un an après .. pour n’avoir qu’une obligation de suivi psychiatrique qui n’a bien sûr pas été respecté et un léger sursis.


Comment fais-tu pour gérer tes angoisses (s’il y en as encore) ?

Elles sont présentes et seront toujours présentes. J’ai une méthode, je pratique l’EMDR avec ma psychiatre. A chaque angoisse il me suffit d’imaginer l’image, toujours la même. L’image qui m’apaise. Ça va avec cette méthode d’EMDR. Pour être honnête au début je n’y croyais pas vraiment. Mais cette image m’apaise, me soulage, me réconforte. Mais pour les angoisses nocturnes, rien à faire. Des médicaments sont là pour m’aider.


Aujourd’hui comment te sens-tu ?

Aujourd’hui je me sens libre, mais pas tellement. Je me cherche encore ! Je n’ai plus du tout confiance en moi. C’est très compliqué dans la vie de tous les jours. J’ai énormément peur du regard des autres, j’essaye de me fondre dans la masse. Pour un rien je me pose un tas de questions. Mon quotidien est complètement bouleversé. Une simple sortie se transforme en parcours du combattant. Pour un rien je suis sur la défensive ce qui me porte parfois défaut.


Es-tu à nouveau dans une relation ?

Eh bien non ! Après 8 ans je suis toujours seule. Non pas par peur, parce que j’ai passé ce cap. Mais plutôt par habitude. Je me suis reconstruite seule ! Aujourd’hui je suis enfin prête à rencontrer quelqu’un mais le manque de confiance en moi ne m’aide pas vraiment. J’ai toujours cette peur de ne pas mériter la personne en face de moi.


Est-ce que ça été difficile pour toi la reconstruction après la relation violente que tu as eu ?

Ça l’est et je pense que ça le sera encore pour un bout de temps. je vois une psychiatre, ça aide beaucoup et parfois je regrette d’avoir attendue 7 longues années avant de passer le cap. Aujourd’hui je sais que je ne redeviendrais pas celle que j’étais avant tout cela mais plutôt une nouvelle moi. Avec un peu plus de force et de courage.


Cette histoire tu la raconte à des gens autour de toi ou tu la garde pour toi ?

Je n’en parle pas, ou très peu (les grandes lignes). Je n’en ai jamais parlé avec mes parents, ma fille n’est pas au courant non plus je ne saurais jamais vraiment comment lui dire. J’en parle avec une amie proche. Heureusement qu’elle est là d’ailleurs !

J’ai toujours un peu honte de ce qu’il m’est arrivée, comme si c’était de ma faute. Puis encore de nos jours c’est un sujet qui « fâche ». Les choses évoluent et heureusement, il y a beaucoup de mouvements et d’associations pour ces violences, mais on n’est malheureusement pas encore assez écoutées ou même traitées à notre juste valeur.


Que dirais tu as une femme qui est sous l’emprise d’un homme ?

J’aurais aimé qu’on me tende la main réellement quand j’en avais besoin, donc si un jour quelqu’un venait à me parler de ce qu’elle vit, je serais là pour l’aider.

Mais je pense que pour sortir de l’emprise d’un homme faut déjà réaliser vraiment ce que l’on vit, on est souvent l’ombre de nous-même. Les choses ont changé de nos jours. Il y a le 3919, des associations, des foyers.. mais il faut surtout en parler autour de nous, à notre entourage. Il faut arrêter de penser que tout ça est tabou. C’est un fait comme un autre, c’est réel ! Des femmes en meurent. La justice ne nous écoute pas assez, les choses changent tout doucement mais malheureusement pas assez vite.

Parlez-en ! N’ayez pas peur d’être jugées !


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